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Page mise à jour le 17 août 2021. L’histoire de l’église patrimoniale est vaste, donc cette page sera enrichie peu à peu.
L’église Saint-Charles-Borromée est un point de repère non seulement à Charlesbourg, mais aussi pour le Québec tout entier. Implantée au centre de l’arrondissement historique du Trait-Carré depuis 1830, elle a été classée monument historique en 1959.
L’église possède un patrimoine abondant, intéressant et significatif. C’est un bien culturel de valeur, assorti d’une documentation riche en histoire, en art et en architecture. Elle réussit encore à rejoindre ses paroissiens et continue de créer de beaux souvenirs à travers les époques.
Dates et événements marquants
- Érection canonique le 26 septembre 1693;
- Premier curé : l’abbé Alexandre Doucet arrive en 1690;
- Première messe en 1666;
- Première chapelle en bois en 1666;
- 5 août 1667 : Arrivée de Guillaume Mathieu, premier jésuite à desservir la paroisse de Charlesbourg;
- 16 avril 1675 : Achat de la cloche de la première église, au coût de 61 livres;
- 9 octobre 1693 : Mgr de Saint-Vallier fonde la paroisse de Saint-Charles-Borromée;
- Première église en pierre en 1697;
- 3 mars 1709 : Fondation civile de la paroisse Saint-Charles-Borromée de Charlesbourg;
- 11 novembre 1795 : Fondation de la paroisse Saint-Ambroise, détachée de celle de Charlesbourg;
- Seconde église en pierre en 1828;
- 25 mai 1830 : Consécration de l’église actuelle de Charlesbourg par Mgr Sinay;
- 27 août 1959 : L’église de Charlesbourg classée monument historique;
- Première fusion : Fusion des paroisses Sainte-Cécile et Sainte-Maria-Goretti le 1er janvier 1999 avec la paroisse Saint-Charles-Borromée;
- Seconde fusion : le 1er janvier 2014, annexion de la paroisse Saint-Jean-Eudes à la paroisse Saint-Charles-Borromée.
La paroisse Saint-Charles-Borromée d’hier à aujourd’hui
Adresse : 7990, 1e avenue, Québec (Québec), G1H 2Y4
Création
En 1626, les terres de la Seigneurie Notre-Dame-des-Anges sont cédées aux Jésuites de la part de la compagnie des Cents Associés. En 1665, à la demande du roi de France, les Jésuites décident de créer un village. Cependant, il fut conçu selon un plan radian, où il y a un carré au milieu consacré à l’église et au pâturage. Le chemin qui entourait ce carré important, s’appelait « Trait-Carré ». Il s’agit de l’une des premières preuves de planification urbaine de la Nouvelle-France.
En 1686, les Jésuites céda leur terre à la Fabrique de Charlesbourg. L’érection de la paroisse se fit quelques années plus tard en 1693.
Le premier lieu religieux construit était une chapelle qui se trouvait à l’endroit actuel de l’église Saint-Charles-Borromée. Celle-ci a été construite en bois, entre 1665-1674, pour être ensuite détruite en 1697 et faire place à la première église en pierre de la paroisse. Cette première église se trouvait à l’emplacement actuel du parc du Sacré-Cœur, situé à l’intersection du boulevard Louis XIV et la 1e avenue.
En 2007, grâce aux fouilles archéologiques qui ont été effectué et ils ont pu découvrir des parties de sa fondation. Depuis, un aménagement a été fait pour recréer l’espace que cette église occupait, et une partie des fondations retrouvée sont encore visibles au public. Grâce à l’acquisition de lieux de cultes, la paroisse a pu commencer à recevoir objets religieux et reliques, dont celles de leur saint patron, saint Charles Borromée.
Vers la nouvelle église
Avec la population grandissante de Charlesbourg, la paroisse a eu besoin d’un lieu de culte plus grand pour accueillir plus de gens dans l’église. C’est en 1826 que l’abée Jérôme Demers de Québec demande à l’architecte Thomas Baillargé de concevoir les plans intérieur et extérieurs pour la nouvelle église Saint-Charles-Borromée.
Les plans furent réalisés en 1827, et la construction du bâtiment commença en 1828. La nouvelle église Saint-Charles-Borromée fut achevée en 1830 lors de sa consécration.
Le décor intérieur fut travaillé durant de longues années, pour être terminé en 1854 par la mise en place du maître autel effectué par André Paquet. Pour répondre encore aux besoins de la grande population de la paroisse, l’église décida de construire une sacristie plus grande qui sera mitoyenne à l’ancienne. La grande sacristie fut érigée entre 1887-1888 selon les plans de David Ouellet. L’on peut d’ailleurs voir les différences dans le style d’architecture de l’église et cette partie-là, qui entre davantage dans le style de Second Empire.
À cet endroit, il se trouve aussi beaucoup de confessionnaux qui ont été conçus pour répondre aux besoins des écoles, autrefois, autour de la paroisse : le collège Saint-Charles pour les jeunes garçons, qui est maintenant annexé à la bibliothèque Paul-Aimé Paiement, ainsi que le couvent des sœurs du Bon Pasteur pour les jeunes filles.
Au-dessus de la grande sacristie, on y construit une plus grande chapelle, dans les mêmes années, pour la Congrégation mariale, aussi appelé la Congrégation des hommes. La congrégation dédiée au culte de la Vierge Marie possédait déjà sa chapelle lors de la première église en pierre et lors de la construction de celle-ci : elle se trouvait à l’actuelle « Galerie des curés ». Dans l’ancienne sacristie, se trouve maintenant une exposition du nom de « Quatre siècles d’art sacré » qui regroupe orfèvreries, textiles, sculptures, reliques et bien plus. Refaite en 2017, cette exposition gagna un prix de la mise en valeur en 2018. Vous pourrez y admirer des œuvres des Augustines, de Louis Jobin, de Jean-Julien Bourgault, de François Ranvoyzé, de Laurent Amiot et bien d’autres.
Le saint patron, saint Charles Borromée (1538-1584)
Saint Charles Borromée, « Carlo Borromeo », en italien, a vécu en Italie et est mort très jeune. De par sa naissance, il faisait partie d’une famille assez aisée qui appartenait à une certaine élite sociale. Charles Borromée est connu pour avoir fait partie de Concile de Trente.
Durant la peste, Charles Borromée a apporté la communion à une communauté isolée en 1576 et il mourut en 1584.
Lorsque les Jésuites ont établi leur colonie, la paroisse de Saint-Charles-Borromée était considéré comme une communauté isolée, car les Jésuites n’avaient pas de contact direct avec l’eau. Au XVII, les voyages se faisaient principalement par voies maritimes. De plus, les Jésuites saint Charles Borromée considéraient comme leur saint patron, car il représentait l’église salvatrice. Canonisé en 1610 par le pape Paul V, saint Charles Borromée est fêté le 4 novembre.
L’architecte Thomas Baillairgé (1791-1859)
Né dans une famille d’architectes, Thomas est le fils de François Baillargé, connu pour avoir dessiné les plans de de la première prison et le premier palais de justice de Québec. Les influences de son père se perçoivent beaucoup dans ses travaux. Le travail de Thomas Baillargé représente le style Néoclassique (1830-1860). Étant déjà lié avec l’abbé Jérôme Demers, il se vit confié plusieurs contrats de sa part. L’abbé le proclamait « Le prodige de son époque ».
L’architecte se vit confier le contrat de l’église Saint-Charles-Borromée en 1826. Ayant formé plusieurs élèves au cours de son parcours, certains sont devenu ses proches collaborateurs, comme André Paquet et Charles Baillairgé. L’un de ses derniers grands contrats se trouvait à être la façade de la basilique Notre-Dame, à Québec, où son corps repose désormais.