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Église Saint-Jérôme

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Page en cours de rédaction (19 avril 2021)

Dates et événements marquants

  • Érection canonique le 26 juillet 1956;
  • Premier curé : l’abbé Joseph Paré arrive le 31 juillet 1956;
  • Première messe : le 25 décembre 1960;
  • Première fusion : le 14 juin 1999, fusion des paroisses Saint-Jérôme et Saint-Rodrigue pour former la paroisse Saint-Jean-Eudes;
  • Seconde fusion : le 1er janvier 2014, annexion de la paroisse Saint-Jean-Eudes à la paroisse Saint-Charles-Borromée.

L’église

Ci-dessous, texte de Martin Dubois issu du site https://www.musiqueorguequebec.ca/orgues/quebec/sjeromec.html

L’église de Saint-Jérôme est issue de deux campagnes de travaux réalisées à moins de sept années d’intervalle. La première est effectuée sous la supervision de l’architecte Philippe Côté en 1959-1960. L’édifice religieux, aux lignes sobres et dépouillées, est inauguré en 1960 pour la messe de Noël. Puis en 1967, on procède à la construction du presbytère attenant et au parachèvement de l’église selon les plans de l’architecte Gilles Côté. Cette deuxième campagne transformera de façon notable l’aspect du temple dessiné par Philippe Côté quelques années auparavant. Le langage architectural utilisé est en effet tout à fait différent, ce qui montre à quel point l’architecture moderne évolue rapidement durant les années 1960.

La première église

En 1959, l’architecte Philippe Côté est choisi par le conseil de fabrique pour la construction de l’église de Saint-Jérôme. L’église qu’il conçoit dans ce nouveau quartier résidentiel de Charlesbourg possède des lignes épurées. À l’extérieur, l’architecte a donné à l’édifice au parement de pierre un véritable élan vertical, accentué par une grande ouverture en façade qui s’élève en s’effilant vers le haut. Les supports en aluminium du clocher de 15 mètres (50 pieds) de hauteur, appuyés sur le toit, suivent la forme de la verrière.

La structure du bâtiment est composée de cadres rigides en acier dont les formes apparentes sont ajourées et forment des motifs décoratifs. Grâce à ce type de structure, qui ne commande pas de colonnes intermédiaires, la nef et le chœur peuvent s’élever sans entrave sous une voûte inondée de lumière. Dans la nef et dans le chœur, les murs latéraux sont inclinés vers l’intérieur. Cette inclinaison crée une dynamique intéressante en accentuant davantage l’élan vertical. Les grandes fenêtres latérales au verre givré ont leur partie centrale colorée en bleu et jaune. Les bancs en chêne de la nef sont groupés en quatre îlots. De petites chapelles ont été aménagées de façon temporaire dans les bras du transept. Le chœur, surélevé de six marches, est plus étroit que la nef. Une autre chapelle, une sacristie et une salle réservée aux enfants de chœur entourent également le sanctuaire. Des fenêtres hautes, situées au-dessus de ces espaces connexes, baignent le chœur de lumière naturelle.

Le budget modeste alloué à la construction initiale de l’église a reporté à plus tard certains travaux de finition et l’achat d’œuvres d’art. Il en a résulté une église fort dépouillée mais dont les espaces sont riches en raison de la lumière et des lignes pures de la structure et de son enveloppe. À cet égard, l’église répondait aux principes rationalistes et modernes en vigueur à l’époque, même si elle semblait inachevée aux yeux de plusieurs.

Les travaux de 1966 : plus qu’un parachèvement

Les finances de la fabrique s’étant améliorées très rapidement avec l’accroissement fulgurant du nombre de paroissiens, on entame les travaux pour édifier le presbytère et parachever l’église dès 1966. On confie cette tâche à l’architecte Gilles Côté. Les modifications apportées à l’église sont cependant assez radicales. Bien que la volumétrie ait été conservée, l’aspect extérieur de l’église a complètement changé.

Le clocher de 1960 a été supprimé et un nouveau, hors œuvre, a été élevé à gauche de l’église. Il se compose de deux plans verticaux en béton ornés d’une croix qui s’élancent vers le haut et qui sont contreventés par quelques éléments horizontaux. Au sommet, trois cloches sont enchâssées dans une cage ajourée formée d’abat-sons en métal. La base du clocher soutient une extrémité de la marquise de la façade principale constituée d’une grande poutre en T en béton. De part et d’autre de l’entrée principale, deux cadres supportent l’autre extrémité de cette poutre.

Toutes les faces de l’édifice ont été enduites de crépi blanc. Devant la grande verrière et les deux fenêtres de la façade, on a érigé une paroi de type « claustra » faite de blocs de ciment évidés posés en alternance à la verticale et à l’horizontale. Les fenêtres des autres façades ne semblent pas avoir été modifiées.

À l’intérieur, la structure métallique n’est plus apparente en raison du nouveau plafond de tuiles acoustiques qui la recouvre. Les fenêtres, qui se prolongent vers le haut au-delà du plafond actuel, témoignent de la hauteur initiale de la voûte. Sur les côtés, le long des murs, on sent encore la présence des grands cadres structuraux, tels des contreforts. La structure a par contre été complètement enveloppée de caissons, cachant ainsi les motifs de la charpente ajourée. De nouveaux luminaires suspendus regroupés en trois rangées ont été également installés.

La tribune arrière a été remaniée : le devant du garde-corps est dorénavant orné de panneaux de chêne préfinis. Dans le transept, les chapelles ont été réaménagées : le baptistère a remplacé celle de gauche.

Plusieurs modifications ont aussi affecté le chœur. Un mur-écran courbe et convexe en brique rouge a été installé au fond du sanctuaire. De chaque côté, les parois vitrées enchâssées entre des montants en chêne sont ornées de feuilles métalliques perforées. Ces parois ajourées séparent l’espace du chœur de la chapelle et de la sacristie attenantes.

Bien qu’on en ait conservé la volumétrie intérieure et extérieure, l’église a été habillée et décorée sur toutes ses faces. Ce nouveau décor, malgré sa sobriété, lui donne un aspect moins rationaliste que lorsqu’elle était dénudée, ce qui constitue un paradoxe dans l’évolution de la modernité. Elle conserve néanmoins des espaces intérieurs inondés de lumière qui sont propices au recueillement.